L'Inspiration est une bacchante
L'Inspiration est une bacchante
Elle danse au soleil
Dans les gouttes dorées qui font flaques à mes yeux
Elle piétine tout, fait gicler la lumière
La terre se rhabille
En toges coulissantes de vagues bienheureuses
Sous ses pieds, sous ses mains
Les horizons s'écartent sur les chemins salins
Du vent perdu d'automne
Aux abords des falaises ;
Danse, folle ! Danse et joue !
Éclabousse l'essence des joies qui percolent
En toi !
Tu m'apportes un soleil dans ton œil irréel
Une rondeur multiple
Courbes harmonieuses
Tu les flanques d'aurores où se mêle l'éclair,
D'arbres fous parfumés, d'épines d'épinettes
Tous les roses, tous les ors, tous les verts limes s'ébrouent
Piaffant sur le verre mort
Sur les vitraux fêlés de mes hiers perdus
Cathédrales ombrageuses
Oubliées...
Hennissements violents !
Violons insoumis balayant l'Atlantique !
Toi tu danses, et tu danses
Sur les ruines
Incendiées
Des oublis de mon âme
Et tu piaffes
Et tu cries
Et tu chantes
Et tu danses toujours
Fille d'aires astrales éclaboussées d'or pur
Fille de rayons clairs
Fille d'homme et de femme
Fille belle à mourir
Et tu danses toujours
Dans un claquement fort auquel rien ne peut rien
Éperdu, insensé, je te regarde et souffre
Et ne peux que rêver...
Et tu danses toujours...
Félix